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Institution Sainte Marie

30 août 2013

Le temps des bobos

La vie était douce au Lycée. A l'internat nous étions quatre à nous partager une vaste et confortable chambre qui était vite devenue un cocon. Comme je l'ai expliqué dans mon post précédent, par chance, et ce n'était pas le cas de tout le monde, nous nous entendions à merveille malgré nos différences. Ce qui était très appréciable dans les moments difficiles et particulièrement quand l'une d'entre nous n'était pas au mieux de sa forme.

L'année scolaire 67/68 fût l'année des bobos. D'un en particulier, puisque aucune d'entre nous ne manqua de se fouler la cheville plus ou moins sérieusement.

Isabelle fût la première. C'était un jeudi, jour qui à l'époque était le mercredi d'aujourd'hui. Les cours cessaient à midi et nous nous dépéchions de manger pour profiter de notre après-midi de liberté. Après quoi, on montait rapidement à l'internat pour nous pomponner et filer au Centre Ville. Et c'est ainsi que sans doute trop pressée, Isabelle se tordit la cheville sur les pavés disjoints devant la Cathédrale. Elle tenta de faire bonne figure et malgré la douleur qui la faisait boîter, elle voulut à tout prix que nous accomplissions notre traditionnel parcours du jeudi. L'on descendit au foirail où se déroulait les compétitions de sport scolaire, puis l'on remonta jusqu'au centre ville pour faire les magasins entre la Place du Bourg et celle de la Cité. Le pas d'Isabelle se faisait de plus en plus lourd et difficile et dès qu'elle le pouvait, à l'occasion d'une halte, je la voyais sortir discrètement son pied de sa chaussure, puis la remettre avec difficulté jusque à ne plus pouvoir du tout. Quand il fallût rentrer, vers les sept heures du soir, après un long moment au Café des Colonnes, nous dûmes la soutenir car elle ne pouvait plus poser le pied par terre et l'emmener à l'infirmerie, épouvantées que nous étions devant l'état d'une cheville habituellement si fine et gracieuse.

Habituellement, les malades et les éclopées devaient obligatoirement rester à l'infirmerie même la nuit et autant que nécessaire. Isabelle n'en avait pas particulièrement envie d'autant qu'une pimbèche qu'elle ne pouvait supporter devait y rester elle même pour d'autres raisons. Après avoir suppliée la surveillante, celle-ci accepta qu'Isabelle regagne notre chambre sous réserve que nous prenions soin d'elle.

 

 

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